Aller-retour de Sanjiang à Chengyang

Lever tôt ! A Longsheng (enfin, c’est pas exactement là où on se trouve, mais plutôt un village en haut de la montagne), il ne faut pas rater le lever de soleil car à priori le ciel est tout coloré, et la vue est jolie. C’est parti donc. Là-haut, plein de monde attends le lever de soleil avec impatience, ajustant les derniers réglages de leur appareil photo… Mais finalement, le lever de soleil ne sera pas aussi beau que celui attendu. Mais je suis quand-même content, on a eu droit à de jolis jeux de rayons !

Près du feu, un vieux chinois cuit des bambous. Nous, on connait rien, donc on va voir, et en fait on nous explique qu’il y a du mangé dedans ! Sans hésiter on en achète un chacun et on déguste ! Trop bon ! Du riz avec des petits bouts de viandes, et des légumes.

On en profite aussi pour se désaltérer avec du lait de soja, bon je préfère quand-même le bon lait de vache de la ferme mais bonnnn. Et on s’aperçoit aussi, qu’en effet, le ciel est coloré.

Après ça, on rassemble nos affaires et on s’en va. Prochaine destination ? On sait pas… on va encore suivre. Il y a 2 familles chinoises, donc 2 choix s’offrent à nous. L’une part plus dans le nord (on s’éloignerait donc encore plus de Guilin), l’autre revient vers Guilin, et même en dessous, à Yangshuo (un endroit où je voulais aller). On décide finalement de continuer vers le nord. Et là le trajet est très très long… 4-5h dans un bus de folie pour arriver à Sanjiang (三江), une ville de béton soupoudrée de poussière. Matthieu et moi on commence à prendre peur, mais on est vite rassuré quand on se retrouve à prendre un autre minibus pour rejoindre notre destination finale, Chengyang (程阳).

Dès l’arrivée, on peut admirer le principal et en fait, on s’en apercevra plus tard, le seul attrait du village : son pont. Il se prénome exactement le « Pont du Vent et de la Pluie ». Il a mis 12 ans a être construit, et il est maintenant là depuis 1923, à résister au courant ultra-violent de la rivière (et bien sûr, au vent et à la pluie). Non, en fait c’est une gentille et paisible petite rivière, par contre, c’est vrai qu’il pleut, il fait pas super chaud, et le village à côté est pas terrible terrible ! Tout ce trajet pour ça ?

Etrange, étrange, pourtant c’est bien la vérité. D’un coup, l’adrénaline me monte au cerveau, et je me met à courrir partout, à demander à tous les chinois des environs si il y a un bus pour repartir dans l’autre sens, et si possible réussir à revenir à Yangshuo ! La seule solution que je trouve, c’est 40€, un mini-bus particulier est prêt à se faire la route jusqu’à Yangshuo. Problèmes : c’est très très long (8h de route), et de nuit, la route ici est extrêmement dangeureuse. On abandonnera l’idée, et finalement on ira dans un hôtel tout en vieux bois, qui raisonne de partout, pas de toilette dans les chambres (en fait il y a vraiment rien), et la cuisine est faite à l’arrache mais comme partout, c’est toujours très satisfaisant à ce niveau. J’en profite pour bien avancer dans ma lecture de « Da Vinci Code », et avec Matthieu on hésite à faire un tour dans le village, mais il n’y a vraiment aucune lumière ni vie donc pas vraiment la peine. Notre activité principale sera d’écouter le bruit de la petite rivière en buvant quelques bières. Après dodo, mais dans la nuit il y eut un énorme vacarme, l’arrivée d’une cinquantaine de personnes (à entendre les pas et les voix raisonner de partout) !

Le lendemain, pas de répit, on se lève tôt et on prends le bus pour Sanjiang. Dans le bus je rencontre une française, dessinatrice, expatriée aux Etats-Unis. Elle fait un grand voyage en solo en Chine, et elle prépare un livre en dessinant des paysages typiquement chinois. Dans son idée, c’est plutôt des dessins réalistes et modernes, par exemple un dessin actuel représentatif serait une vieille dame frippée vendant des légumes posés à même sur le bitume, eux-mêmes entourés de détritus. Après tout, pourquoi pas 😛 ! A Sanjiang, un petit repas rapide dans le premier fourbi venu, une fois encore c’est bon. Et pourtant on est loin de manger avec la fleur de l’autochtone.

Ensuite, on prends notre bus vers Guilin. Encore 4-5h dans ce bus de fou ! On longe tout le long une grande rivière, se demandant si parfois le bus ne va pas y aller s’y plonger… ça saute dans tous les sens, j’ai dû mettre des coups de boule au plafond une bonne centaine de fois, le bus est bondé de gens, les vieux tombent de leur siège… et le décor autour est assez impressionnant. On est vraiment… ailleurs !

Sur le chemin, on croise de vieux villages et ce sympathique petit marché avec des têtes de cochon délicatement déposées la truffe vers le ciel. Mais c’est tout mignon 😳 !

Le bus après tous ces bonds est obligé de changer ses roues… et arrivée à Guilin à 16h. Ouf ! Là on en profite pour manger un petit peu avant le prochain bus pour Yangshuo. Et non, j’ai pas mangé de cette jolie petite volaille crucifiée, mais une bonne brochette « standard » :smile:.

C’est parti pour Yangshuo. Une petite heure de route. Voici un magasin « China Mobile », premier opérateur de télécom mobile du marché chinois. On dirait pas comme ça ! Vu que c’est mon opérateur, j’aurais p’têt dû aller me faire un petit rechargement ici…

On arrive à Yangshuo. D’abord trouver un hôtel. Tous me proposent des tarifs un peu trop élevés ! J’ai l’habitude maintenant, j’élève la voix, la chambre est pourrie, la douche est pas bien, c’est loin du centre, c’est pas beau, on est étudiant, blablabla… ça finit par marcher, un hôtel nous rattrape alors qu’on s’aprêtais à partir. 6€ pour nous deux et pour deux nuits, tout près du centre ville ! Parfait. On en profite même pour laver nos affaires car l’hôtel fait pressing (« à l’arrache » je précise).

La ville est très sympathique, mais pleine d’étranger. On entends de toute les langues, et pas mal de français ! On passe dans une agence de voyage pour regarder les prix pour notre prochain retour à Pékin, et à Dalian, mais… c’est très très cher par avion. Et par train, tout est complet, mais il y a peut-être possibilité, « repassez plus tard ». On va manger au restaurant, et on se fait interpeller par des hollandais (enfin une femme indienne magnifique accompagné de son mari et de sa maman), et on mangera en leur compagnie. Après, dodo, demain il faut découvrir Yangshuo et ses environs !

Quand je hurle, toute la vallée frissonne, dit le loup,
Quand je rugis, toute la savane tremble, dit le lion,
Quand j’éternue, la planète entière fait dans son froc, dit le poulet.