Kagoshima, 5h30 du matin. Après une douche rapide, on quitte le manga cafe et on court a la marina (Minami-Futo South Pier) qui se trouve être seulement à 30 minutes de là. L’aller-retour en ferry-cargo nous coûte seulement 6000Y (45 euros, 4h), seul problème : il ne fait qu’un seul trajet par jour ! Il ne faudra donc pas se le rater au retour… allez, pas de souci, ca ira ! Le ferry quitte Kagoshima a 7h, sous les adieux des dockers.
Il se trouve que ce ferry ce n’est pas du tout le mode de transport pour les touristes (ceux-ci prennent le speed-ferry – plus cher – ou encore l’avion !). On ne trouve d’ailleurs que des travailleurs en bleu de travail et quelques etudiants, qui s’installent pour se faire une bonne grosse sieste dans la grande salle prévue à cet effet. J’irai pour ma part m’exposer au soleil matinal à l’extérieur. Il va faire un temps magnifique !
Pas grand chose à l’arrivée : où sont les 15 000 habitants de cette île ? Pour l’instant notre but est simplement de trouver le ticket de bus qui nous permettra de faire le tour de l’île… ce que l’on trouvera finalement au supermarché du coin (on s’apercoit plus tard qu’on aurait pu aussi l’avoir directement a la marina… tsss !).
Les bus passent environ 1 fois par heure, et vu que l’île est plutôt grande (135km de circonférence) on n’est pas prêt d’y arriver. Un premier bus nous emmène sur la plage d’Isso, un peu moyenne. De là, on se dit que ce n’est pas possible d’attendre le prochain bus et on se décide a faire du stop. Rapidement, on se fait prendre par 2 touristes Japonaises. Il est 13h et… l’aventure peut enfin commencer ! Le ticket de bus ne nous servira plus à rien 😉 !
Elles ne parlent que Japonais, donc difficile de comprendre et de se faire comprendre, mais j’arrive à me débrouiller avec ce que je connais de Japonais (+ mon petit dico que j’ai heureusement emmené !). On est bien décide à les suivre jusqu’au bout pour en voir le maximum ! On fait le tour de l’île à l’inverse des aiguilles d’une montre, et notre prochaine destination est la plage de Nagata, bien mieux que la précédente.
L’eau est à point pour une bonne baignade ! Dans mes rêves les plus fous pré-Yakushima, je voulais dormir sur cette plage afin de pouvoir assister à la ponte des tortues pendant la nuit (à priori c’est non seulement la bonne époque mais aussi le meilleur endroit de Yakushima pour cela). Apparemment, on n’a encore beaucoup de choses à voir, alors après une petite discussion avec un local qui habite là (wow…), on se remet en route, vers une destination… euh… mystère 😉 !
La route longe toujours le bord de mer, bien sur, ce qui est bien agréable. On ne croise que de très rares voitures sur la route (moins de 10 dans la journée). Il se trouve qu’on n’a pas mal de chance de pouvoir profiter du soleil : il est dit que sur Yakushima, il pleut 35 jours / mois !
Les quelques passage en forêt nous réservent de bonnes surprises ! En particulier le coté ouest de l’île, qui est complètement impraticable en bus ou même a pied… on ne remerciera jamais assez nos Japonaises ! Les animaux, principalement des macaques au cul rouge, cerfs, et sortes de ratons laveurs constituent l’essentiel de la faune. En aucun cas appeurés, ils gambadent joyeusement aux milieux des chemins et des routes. Leur regard est plus curieux que craintif.
La destination mystère ne se fait plus attendre : c’est la Ohko no taki, une belle et majestueuse cascade de 88m de hauteur où les filles en profiteront pour prendre leur casse-croute. Et nous ? Non… bien sûr, on a rien. Quelle merveilleuse organisation 😯 ! On va donc photographier l’endroit en tout sens et se rafraîchir les pétons afin d’oublier que notre estomac hurle famine.
A nouveau en voiture, et cette fois on se rends dans le petit village de Nakama. On y trouve de vieux banians entrelacés, que ce viel autochtone nous montre du doigt avec les explications ad-hoc.
Ces arbres ont 300 ans (seul détail que j’ai compris, mais il a insisté)… Cela dit, ce n’est rien à côté de ceux que l’on est supposé trouver dans la montagne et sa forêt, là-haut…
Les autochtones qui vivent en face des banians nous offrent l’hospitalité : une tasse de thé vert, et quelques gâteaux locaux (excellent par ailleurs, dommage qu’on n’ai pas réussit à trouver un magasin pour en acheter !). Vraiment sympa ! Evidemment, on a droit a une longue dissertation sur l’endroit, sûrement l’histoire de Nakama, les banians, et … le reste … ca doit être quelque-part dans ma tête en Japonais, en attente d’une traduction. Les Japonaises sont complètement en extase sur le charme de l’endroit. Nous on se dit qu’on a vraiment beaucoup de chance d’en faire autant !
Les îles Japonaises sont connues pour avoir ces petits onsens extérieurs qui se lient et mélangent avec l’océan quand la marée monte. C’est dans un tel endroit que l’on se rend ensuite.
Par contre on ne pourra pas aller bien loin, cet onsen là-bas est déja plein ! Et à priori, le vieux Japonais au fond n’a pas l’air d’apprécier le fait que je prenne quelques photos …
Histoire de se prendre une petite douche, on va dans un véritable onsen caché dans une maison traditionnnelle. Que des locaux – qui une fois de plus ne s’arrêtent pas de parler même si j’en comprends pas la moitié – dans un endroit assez agréable, même si l’atmosphère tient plus de la salle de bain que du lieu de détente.
« Mais elle est où votre auberge ? » nous demandent nos conductrices. Bah, on n’en a pas ! A leur grand étonnement … stupéfaction :shock:… qui tourne finalement au désarroi … et c’est ainsi que l’instint maternel survînt, et que tels des mamans, elles nous emmènent alors dans leur auberge pour que l’on parle au propriétaire, voir si il y aurait d’éventuels possibilités de nous héberger… ce qu’il nous proposa d’ailleurs et insista pour que ca soit gratuit ! Et ce fut d’ailleurs notre seule nuit agréable sur l’île…
Le fils du proprio est la personne la plus farfelue et excentrique que j’ai rencontré dernièrement : très silencieux, soigné et méthodique, son air de gentil garçon peut tourner en un grimacement en celui d’un psychopathe avéré ! Là où c’est devenu un peu plus flippant, c’est quand il a commencé à nous rapporter tous ses couteaux fait maison, ses cranes de bêtes… bambis, singes… ailes d’oiseaux…
Je me décide au final à lui acheter un bracelet, complètement dans le style de Mononoké, et en bonus, il me refile de la peau de bambi (mais qu’est-ce que je vais faire de ca ! un cache-nez pour le froid de la montagne ?).
Il a aussi sa propre vigne sur Yakushima. Rien de bien grand, une toute petite, avec de petits raisins… voici l’integralité de la Cuvée 2008, oui, dans cette minuscule petite bouteille plastique. Eh bien vous savez quoi ? Il est excellent son petit vin maison. Sur un petit goût en arrière-plan de Rioja espagnol, on se croirait en train de siroter du pineau des charentes !
Ensuite, il se met a la cuisine. Pendant ce temps, son père fume clope sur clope, enchaîne les verres d’alcool (comment il fait ? c’est imbuvable !), et se rapproche dangeureusement de la minette Japonaise ! Ambiance.
Et voici notre glace à la sauce et confiture de Tankan (mandarine ? impossible de trouver sur Internet). Excellent ! Je n’aurai pas cru avoir un aussi bon petit dessert dans cet endroit.
Il est presque une heure du matin et il va falloir dormir… demain va être une journée de grand n’importe quoi, et il vaut mieux être en forme. On aura quelques difficultés à s’endormir paisiblement à cause de cette énorme araignée parcourant la pièce, nous frôlant parfois… on arrive toutefois à l’enfermer dans un placard après une longue bataille. En tout cas, ce fût une bien bonne journée !