Encore un lever tôt. Le ticket pour Jiuzhaigou (九寨沟) est assez cher (il parait que c’est l’entrée la plus chère de Chine), mais avec la réduc d’étudiant chinois, on s’en tire à moitié prix. On peut aussi prendre un billet pour avoir le droit de prendre les bus, mais à priori on peut les prendre sans billets, ils ne vérifient pas… on tente ! Des chinois viennent à notre rencontre et tiennent absolument à faire le trajet avec nous. On est ready, c’est parti ! 🙂
Le début du trajet est assez « standard » et ressemble à nos bonnes vieilles montagnes françaises, avec des petites rivières. On croise un animal, je pense que c’est un blaireau, il n’a pas peur de nous du tout.
On commence à découvrir des coins sympas. Jiuzhaigou est ouvert au public depuis 1985, avant c’était un endroit inconnu et reculé habité par des tibétains (et aujourd’hui encore). Le coin est connu pour ses couleurs sompteuses (surtout en automne, mais là c’est le printemps, donc c’est tout vert), et son eau aux tonalités de couleurs différentes.
Ca y est, sous nos yeux ébahis on commence à voir pour la première fois les lacs limpides à l’eau turquoise, avec des dégradés vers le vert ou du bleu plus foncé selon les endroits, notre position et la lumière… magnifique.
Le ciel s’éclairci de plus en plus, on a parfois des trous de grand bleu. On espère que demain il fera un temps magnifique pour profiter au maximum (et c’est ce qui arrivera) !
Les chinois qui sont avec nous traînent beaucoup, notre rythme de marche est nettement plus rapide ! On décide donc de les laisser derrière, et de continuer seul… 
De beaux lacs et encore de beaux lacs, les photographes ont ici de quoi s’éclater !
Le paysage est si mystérieux que l’on appelle parfois ce lieu le « pays des fées« .
L’air de rien, on a déjà fait 16km de marche. On arrive à une sorte de bifurcation, et on a le choix entre la vallée de l’est (则查洼沟, Zechawa) celle de l’ouest (日则沟, Rize Gully). La vallée de l’ouest est à priori beaucoup plus belle, on préfère donc lui consacrer notre journée de demain.
Il y a des bus pour monter tout en haut, on le prends donc pour gagner du temps et profiter de cette vallée de jour, et la redescendre tranquillement jusqu’à un village où il faudra trouver des lits. 🙂
L’altitude de Jiuzhaigou varie de 1980m à 3100m, et là, nous voici tout en haut ! On y trouve le plus grand lac de la vallée, tout gelé, entouré de sapins enneigés.
Ensuite se trouve le lac le plus coloré de Jiuzhaigou. Il se trouve qu’en fait ce n’est vraiment pas le plus beau, peut-être à cause de la période… l’eau est peu abondante, et le lac ressemble à une piscine qui n’a pas été entretenue et où de la végétation a commencé à apparaître… 🙄
On arrive dans le village. Autrefois, on trouvait des hôtels dans la vallée, maintenant ceux-ci ont été supprimé car avec les chinois tel qu’on la connait ça devenait une catastrophe écologique (eh oui, laissez des chinois pendant une soirée dans un bel endroit et il vous le transforme en décharge publique).
Il est donc impossible pour les chinois de dormir dans la vallée, par contre pour les étrangers, c’est possible ! Enfin, il faut se trouver une piaule, ce qui n’est pas évident, les villageois ne viennent pas nous chercher et il faut donc taper aux portes !
On a fait à peu près toutes les maisons du village… Les chambres sont en général assez pourris, et vu que la douche a été impossible la veille, on aimerait bien trouver un endroit où on peut se laver… Finalement on trouvera, 4€ pour nous deux entre des planches de bois, mais la maison a une douche avec de l’eau chaude, parfait !
J’ai vu des photos d’il y a 10 ans de Jiuzhaigou. Le village a bien changé ! Avant les maisons étaient toute petites, en bois, très peu décorées. Maintenant, ça a beaucoup de plus de classe ! Les habitants exploite vraiment bien les retombées financières du tourisme…
On repasse dans une maison qu’on avait visité pour les chambres, et on avait vu une cuisine très sympathique. Malheureusement on se rends compte qu’il est impossible de manger ici ! On restera avec les 2 vieux qui tiennent la maison pendant 30 minutes sans vraiment comprendre que c’était pas possible… ambiance un peu étrange, on sait pas trop ce qu’on fait là. Une souris me grimpe sur le pied. Je leur montre, mais à priori ils connaissent déjà cette souris. Le vieux me sert une sorte de vieux porto moisi, je le bois, et en moins de 2 minutes, j’aurais la tête qui tourne ! 
On sort dehors, le village est dans le noir. Il n’y a aucun restaurant nulle part ! On essai de nous vendre une carcasse de mouton pour un prix de 200Y. Hors de question ! Je vais voir une fille qui travaille dans une bijouterie, et je commence à lui expliquer que l’on cherche de quoi manger. Seule possibilité : des fang bian mian (des nouilles « pratiques », des noodles pourries !). Beuh, je lui dis que je peux pas manger ça, parce que j’en suis écoeuré. Bientôt le troupeau de toutes les filles du village se retrouve autour de nous, et finalement c’est leurs mamans qui nous feront à manger, dans la bijouterie même ! Plein de bons petits plats… 😛
On passera ensuite le temps avec cette dizaine de filles aux joues rouges (une particularité tibétaine 😳 ?) qui nous suivront dans le village, verront nos chambres, et insisteront pendant un long moment pour qu’on leur chante des chansons françaises . Nan Anselme, pas des chansons paillardes ! Bon d’accord… 
Je demande aux jeunes filles : « mais vous habitez vraiment ici toute l’année ? ». On me regarde bizarrement, mais c’est tellement dur pour nous de concevoir la vie vie dans un petit village où il n’y a rien, si loin de la ville ! Pas de téléphone fixe, pas d’Internet, nourriture limitée…
Après une ballade nocturne, on retournera dans notre chambre, et les propriétaires de la maison nous proposeront de manger (ah, c’était donc comme ça que ça se passe : il faut manger chez l’habitant chez lequel on habite !). On a déjà diner, mais on ira boire un coup avec eux et le couple de chinois qui sont là et qui ont réussi à s’immiscer dans le village.
L’intérieur des maisons est très décoré
Le lit est très dur, et il fait très froid cette nuit là … mais vivement demain, pour la plus belle des journées de tout notre périple ! 